Salut vous autres,
Précipitations automnales, temps sombre, moment idéal pour écrire ce blogue de la fin du mois d’octobre 2021. Tout l’après-midi, il a beaucoup plu. L’amoureux est couché, les chiens également. Je me sens inspirée…
Au dernier blogue intitulé Coudonc y’a tu juste moi en lien avec la nostalgie de la fin de l’été et le début de l’automne, j’ai mentionné la chanson de Joe Dassin « L’été indien » . Un cliché que l’on fredonne à l’automne pour ceux et celles de ma génération et peut-être les plus jeunes. Qui sait. Toujours est-il que Joe Dassin fût mon idole, chanteur au pantalon blanc et patte d’éléphant. Dans cette chanson « L’été indien » il y a cette phrase : On ira où tu voudras ……quand tu voudras .
Flatteurs, enjôleurs, charmeurs, séducteurs, les Michel Fugain, Tom Jones, Sardou, Mike Brant (Laisse-moi t’aimer) et Joe Dassin ont incarné les parfaits mâles de mes fantasmes de cette époque. Certaines de leurs chansons furent mes premières pièces au piano. Je suis vite tombée amoureuse de la rêverie. Et pour m’accompagner dans celle-ci, les romans d’amour d’Harlequin qui avait comme toile de fond une femme courageuse, indépendante et sa relation avec un demi-dieu, d’âge mûr, brave et très stéréotypé (vous voyez le genre).
Pas trop difficile pour moi, ayant l’imagination agréable et fertile, leurs musiques m’inspiraient et me faisaient vibrer. Le tourne-disque jouait mes vinyles en boucle. Au début des années 1970, j’en ai-tu rêvé des histoires à l’eau de rose, seule dans le salon kitsch de mes parents. Bien quoi ! Le prince charmant, on en rêve toutes, non ! Tsé, celui qui est viril, irréprochable, beau, audacieux, irrésistible, pas celui qui est chevalier, avec château et cheval blanc par contre. Non non, celui qui sera passionné et me rendra heureuse, tout simplement avec juste assez de Cash… Bon…. Certes, j’avais 16 ans …….
On ira où tu voudras ……quand tu voudras
Trêve de balivernes, je reviens au sujet de mon blogue.
Tu décides de l’agenda me dit-il couramment peu importe l’endroit. Celui du week-end et des vacances, cela va de soi. Tes loisirs sont les miens, insiste-t-il. Planifie et je te suis. Le plus important est de passer du temps ensemble, tes moments sont les miens. C’est-tu ça être un prince charmant ? 😇. Néanmoins, avouez que c’est cute non !
Ses autres agendas, ses multiples projets professionnels, ça lui appartient.
En fait, j’organise l’emploi du temps de nos loisirs , de nos escapades depuis que l’on se connaît. 21 ans bien sonné. Bien sûr qu’il me réserve des surprises et prend l’initiative de me proposer. C’est un cachottier, vous savez. Mieux que cela, quand je vois sa p’tite babine qui saute, je le sens c’tivident qu’il a un projet en tête et cherche « LE » moment pour m’en faire part.
Un beau jour, lors d’une pause en après-midi, je remarque un p’tit trimoussage de babine. Instinctivement je lui dis :
- Hum, est-ce que tu me caches quelque chose
- Bah rien, dit-il se faisant rassurant mine de rien, en prenant une gorgée de café sans s’étouffer
En aucune façon, je ne suis tentée de le croire. Sauf qu’il s’est trahi en enchainant par :
- Mon amour (alors là quand il commence par “mon amour” en accentuant le A c’est du sérieux. Je sens que l’on va discutailler…) Ça fait quelques jours que j’y pense, dit-il et j’aimerais bien faire un p’tit voyage. Ça fait tellement longtemps que l’on est parti tous les deux, de décrocher ça nous ferait du bien. Je pensais que l’on pourrait aller à l’Isle-aux-Coudres prendre une petite pause fleuve, d’air marin, etc., qu’en penses-tu ?
Ah bon, le pot aux roses est découvert. J’argumente c’est sûr, faut négocier dans un couple.
- Ouin, j’avoue que ton projet ne me tente pas réellement. On y est déjà allé pour notre voyage de Noces, il y a 10 ans. À dire vrai, je n’ai pas vraiment d’intérêt et en plus faut placer les chiens et tout, pas convaincue là (c’est rare que j’accepte du premier coup d’ailleurs). Ce n’est pas une grosse affaire cette île-là, on fait vite le tour.
- Bien voyons, tu te trompes on n’y est jamais allé.
- Ben non, voyons mon amour ( et v’lan, à mon tour d’accentuer le A de « mon Ämour » . Ça ne résonnait pas très amoureux tout à coup) le jeu de l’astinage commence « t’es dans le champ lui dis-je , t’as la mémoire courte; tu ne te souviens pas de notre voyage de Noces??? (merde, beaucoup trop de TU accusateur, il va sortir de ses gonds…..)
- T’es certaine ? me dit-il
- Bien oui ( en étirant le ouiiiiiiiii) au retour de Tadoussac, par une journée très brumeuse, on n’a pas vu grand-chose, les conditions étant désastreuses nous avons quitté l’Isle sans trop voir quoi que ce soit.
Exaspéré, ça paraissait dans ses yeux et sa face, les scènes se déroulaient dans sa tête cherchant les souvenirs de fin juin 2010.
- Ost…. comment veux-tu que je m’en souvienne si on ni voyait ni du c… ni de la tête !
- Et plus calmement, en prenant son temps ….. Ben c’est ça je n’avais d’yeux que pour toi ma chérie. C’est sûrement pour ça que je ne m’en souviens plus.
Yé toujours de même lui, je devrais le connaître. Y’a le don de sortir une phrase mielleuse, attendrissante, désamorçant et qui me fait succomber. Ah ! mon prince charmant bouillant et tendre à la fois.
- Et pourquoi y retourner, dis-je ?
- Me semble que ça serait bien, non ? rien que tous les deux à lire sur le bord du fleuve et toi prendre des photos.
- Hum…
- T’inquiète on va trouver une place pour les chiens, dit-il avec assurance
- En espérant qu’il ne pleuve pas, qu’il n’y ait pas de brume parce que « TU » ne t’en souviendras pas encore ; dis-je non méchamment, mais juste assez cinglant.
Bref, une p’tite conversation tout à fait plaisante et anodine dans un couple. Toujours est-il que je me retrouve à préparer la liste de tout ce qu’il nous faut pour 3 jours. Lui, il réserve l’hôtel et la pension pour les chiens. Partir le vendredi et revenir le dimanche, ça fait beaucoup de kilomètres. 450 km = 5h30. Impossible d’ajouter une journée de plus, autant de mon côté que celui de mon amoureux. Notre emploi du temps de travail ne nous le permet pas. On apprend que le traversier est en grève et qu’il y a attente de plusieurs heures. On pense remettre et puis non. On va faire face à la musique comme on dit.
L’Isle-aux-Coudres
Pittoresque est le qualificatif de l’Isle. De si beaux paysages. C’est calme en titi. Un milieu différent, inimitable à mon avis. L’endroit réservé L’hôtel du Capitaine est typiquement marin et bien confortable avec une excellente table d’hôte différente à chaque soir. Le chemin principal qui fait le tour de l’Isle « Des Coudriers » nous présente l’étendue du fleuve à perte de vue et en face de nous les montages. Quand on a envie de nature, c’est l’endroit tout désigné.
Mon nouveau genou bionique (prothèse partielle) m’a fait honneur. Ces quelques journées m’ont permis de marcher beaucoup, de visiter :
- Les moulins de l’Isle, économusée de la meunerie, 200 ans d’histoire, un riche patrimoine
- L’église Saint-Louis, plus que centenaire, construite en 1885
- Le 1603, savonnerie, bonbonnerie et bricole végétale
- La cidrerie Pedneault
Le touriste non curieux
Laissez-moi vous raconter ce qui m’a horripilé pour en faire des boutons. Nous débutons notre journée par la visite des moulins de l’Isle, un économusée riche d’histoire. À l’accueil, un tarif de 10$ est demandé par adulte.
On respecte la ligne d’entrée. Les mesures imposées afin de respecter les consignes sanitaires liées à la COVID, oblige la distanciation et nous attendons à l’extérieur que le hall d’entrée se libère. Soudain les gens devant nous, ils sont 4, virent de bord et mentionnent à haute voix : 10$! Non, mais ça ne vaut pas la peine, on ne paie pas ça.
Ils repartent en écorniflant à travers les fenêtres et clôtures.
Suis sans mot. Je sens monter en moi mon p’tit Gilles (avis aux lecteurs : Gilles = mon père, ayant caractère un peu bouillant , héritage ou transfert générationnel , c’est comme vous le voulez) Aie ! mais ça ne se peut pas…On est au Québec, en temps de pandémie et l’activité touristique souffre. C’est quoi payer 10$ d’entrée? Ce n’est pas excessif. Je n’en revenais pas de ces touristes qui ne font que passer sans apprécier la culture de l’endroit. Ayant fait plusieurs kilomètres pour visiter quoi en fait !!! Je leur aurais bien dit :
- Aie vous autres là, restez donc chez vous si vous ne voulez pas apprécier ces lieux maintenus à bout de bras par des bénévoles. Comment pensez-vous que ces lieux touristiques arrivent à survivre si tout le monde font comme vous et « ouairent » à travers clôture et fenêtre. Bande de c….j’ai mon voyage. J’en aurais dit des mots d’église, n’en doutez point.
Dans la vraie vie comme au travail, j’utilise rarement de gros mots. Que ça fait du bien un petit bout d’viarge de câ….. de …k de temps en temps.🤬 ce n’est jamais dirigé vers quelqu’un. Seulement pour grogner contre des situations irritantes. Mes collègues de travail pourraient confirmer. De plus, des études démontrent qu’un tabarnak bien senti, et surtout bien placé, cela fait drôlement de bien et que c’est bon pour la santé. (ref: article de La presse)
Mais assurément que mon chum m’aurait empêché de le faire. Yé politiquement correct. 😜.
Donc, en revenant à notre sujet, ces lieux touristiques sont ouverts avec l’aide des bénévoles. Je suis curieuse de nature, fascinée par l’histoire et les événements de la vie humaine qui ont une grande importance patrimoniale. Je savoure ce passé et ses histoires.
Que ce soit un moulin, un musée, une église patrimoniale, peu importe notre niveau d’intérêt, nous nous devons de connaître, d’être ouvert et d’accueillir ce partage d’informations. Un touriste de par sa définition visite des lieux pour son plaisir, pour se détendre, pour s’enrichir et se cultiver. Alors bon Dieu, « Honorez » le touriste en vous et enrichissez votre esprit.
Voilà c’était ma poussée de boutons envers « ces » touristes peu sensibles aux efforts de la communauté de maintenir ces joyaux disponibles pour nous visiteurs.
L’église Saint-Louis
Ce patrimoine bâti construit en 1885 recèle de nombreuses œuvres d’art. La bénévole accueillante prit tout le temps de nous présenter ces œuvres ainsi que leur histoire. L’atmosphère particulière et le silence des églises valent le détour. Nul besoin d’être croyant, convaincu, et fidèle pour apprécier la beauté des structures d’églises et leurs vécus.
Le 1603, savonnerie, bonbonnerie et bricole végétale
Connaissant fort bien la propriétaire Guylaine Audet, naturophate, mon amoureux tenait spécifiquement à visiter cet endroit. Ayant pied à terre à Mont-Saint-Grégoire avec son entreprise fort connue Les soins l’herbier, produits de soins corporels, on ne pouvait passer à côté et saluer cette dame qu’Alain connaît depuis plusieurs années. Une entrepreneure entreprenante qui a su développer un fort beau concept à L’Isle-aux-Coudres. Soucieuse de l’environnement, ses produits sont fabriqués à partir de la flore du littoral.
Située dans une maison patrimoniale, nous furent ébahis par ce magnifique endroit.
La cidrerie Pedneault
Dernier arrêt de la journée, où l’on troqua notre carte de débit pour les produits liquoreux de qualité. J’ai goûté avant afin de m’assurer de l’excellence des produits.
En terminant…
Ça faisait belle lurette que je n’avais pas marché autant et resté debout pendant un bon moment.
D’ailleurs depuis mon opération au genou de l’automne dernier, j’ai toujours maintenu les exercices recommandés afin de retrouver souplesse et agilité. J’ai ajouté le vélo stationnaire et des exercices de musculation avec élastiques afin de garder mon autonomie. Après quelques jours de relâchement, je ressens les raideurs des articulations. À dire vrai, je dois admettre que c’est un défi de demeurer motiver. À certains moments je trouve ça difficile. Ma volonté de demeurer en forme jusqu’à mes 80 ans (peut-être) me motive. Qui m’aime me suit… haha ! L’exercice ne me permet pas de courir, mais de profiter de la vie et de conserver ce dynamisme en ajoutant des années à ma vie. En espérant pouvoir danser aux noces de ma fille l’an prochain.
À la fin de la journée, on s’est retrouvé à relaxer autour de la piscine avant le souper. Nous n’avons pas eu le temps de flâner sur la berge ni lire au bord du fleuve. On se reprendra assurément. Au souper, mon amoureux planifiait un retour l’an prochain.
Mon prince charmant , sans collant ni carrosse, rencontré sur un site internet m’amène le bonheur tous les jours depuis 21 ans. Je ne suis pas Cendrillon et mon conte de fées est bien réel. Ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants comprenant ceux par alliance, des petits-enfants, deux chiens et encore plein d’aventure à vous raconter, voilà c’est ma vie.
Arriverdici
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2 Commentaires
Paule
31 octobre 2021 a 16 h 27 minEt bien non…Ce n’est pas en savourant un café que j’ai eu, encore une fois, le plaisir de lire ton blogue mais bien en sapant une soupe aux légumes beaucoup trop chaude!
Une fois de plus, nombreux sont les passages où je visualisais tes adorables écrits; j’imaginais trop bien l’cousin avec ses mimiques pour essayer de te prendre dans ses stratagèmes et, quoi écrire sur ses trous de mémoire si caractéristiques aux hommes, hein?
Là, il te faut me faire la promesse qu’un jour (pas trop lointain, je l’espère!), c’est l’islet-sur-Mer qui te motivera à l’élaboration d’un de tes prochains blogues…Pendant que ton amoureux ira explorer les berges!
Merci beaucoup pour ce beau et bon moment de lecture…Vitement le prochain; je l’attends déjà avec impatience!
Colette
2 novembre 2021 a 6 h 58 minAllo ma chère, Une soupe aux légumes, ma préférée. Donc je t’ai bien accompagné. Tant mieux si j’ai pu t’apporter du bon temps pendant ta pause. Effectivement cela serait fort agréable L’Islet-sur-Mer. Qui sait!. Encore merci fidèle lectrice de tes bon mots. À bientôt