Chroniques

Coudonc’ y’a tu juste moi….

Ça passe donc bin vite cet été-là. On considère l’été comme du passé.  Cependant, aujourd’hui, ça sent l’été. (Note:  Rédigé samedi)   Chéri et moi avons été appliqué de la teinture sur la balançoire du beau-père. Température idéale, ça nous a fait bouger.   Situé au fond du terrain, nous étions à l’ombre, pas trop chaud, juste parfait.

Lui, il continuait à faire son lavage et pliage de linge. Sa porte patio ouverte, nous entendions sa télé. À notre pause, assis bien relaxe sur son patio, il nous sert du café.  Son fils lui demande :

  • Tu étais au téléphone avec qui tantôt?
  • Personne
  • Ah, on t’a entendu rire
  • Ça devait être le programme, je n’ai pas parlé à personne

Un peu plus tard, il me dit:

  • Ceux de mon âge, y ‘en a beaucoup de morts.  Ton père ne s’est pas rendu là ni ta mère.
  • C’est pour ça que l’on vient vous faire plaisir ce matin, votre journée va être meilleure.

Il jase du petit-garçon enlevé par son père, de température, de l’ouragan, de ses arbres, de ses poires qui ne seront pas mangeables, etc. Et je passe l’épisode ou il nous parlait du chien de son voisin qui le fait accoupler moyennant rémunération.  Bref il était tordu de rire en nous racontant cet épisode et nous tout autant de l’entendre raconter. Mon chum de dire :  prostitution canine !!!.   

Le beau-père était bien content du résultat que sa balançoire soit peinturée.  Est comme neuve, dit-il.

Sa balançoire en bois date de plus de 50 ans. Il l’a construite de toute pièce.  C’est sûr qu’il serait bien avec une balancelle toute neuve.  J’en ai passé la remarque à mon amoureux.  Moins de trouble, peu d’entretien; malgré cela, j’ai compris que ce n’est pas tant un équipement plus adéquat qui lui ferait plaisir.  Ses souvenirs de famille sont ancrés dans cette balançoire.  Il y tient c’est un morceau de sa vie.  Il s’est tellement balancé avec sa femme Noëlla décédée il y a 5 ans, atteinte d’Alzheimer, il s’est occupé d’elle jusqu’à la fin.

Au printemps, mon amoureux a changé quelques lattes pourries.  En fin de matinée, après la teinture terminée :

  •  Les voisins vont dire que je me suis acheté une balançoire toute neuve, de dire le beau-père
  • Au moins, tu vas pouvoir t’en servir un peu, plaisanta son fils (mon amoureux)
  • Vous viendrez l’essayer en espérant que la teinture ne tache pas votre linge
  • Dans ce cas-là, on va amener nos coussins ou une vieille couverture
  • Ça va tacher pareil, dit-il en ricanant; tu compteras combien je te dois, en pointant du doigt mon amoureux comme pour le sermonner. 
  • Arrête-moi ça; c’est ma manière de te remercier pour tout ce que tu as fait  pour moi et tu es quand même mon père.

Sur notre départ, il nous mentionne qu’il se rendra à la messe en fin de journée. Homme très catholique et croyant du Bon Dieu, mon amoureux lui dit :  

  • Tu réciteras 2 rosaires pour moi
  • Hésitant, il répond :  des rosaires, c’est combien de chapelets ? C’est le chapelet au complet?   Non, je n’en ferai pas, c’est ta mère qui récitait le chapelet. Elle aimait ca.  Moi ce n’est pas mon fort.   
  • Ah bon….

*Note au lecteur :  Le rosaire, consiste à réciter trois chapelets, composés chacun de cinq dizaines de grains qui symbolisent cinquante roses envoyées à Marie.

Il resta sur le perron jusqu’à ce que l’on soit hors de sa vue. 

Il ne veut pas que l’on s’inquiète pour lui.  Il sait bien qu’il n’a que quelques années devant lui et il en parle ouvertement et à la blague souvent.  À 85 ans, demeurant chez lui, il accepte maintenant qu’on lui apporte de l’aide, mais pas trop. Sa famille (fils, fille, petits-enfants) s’assure qu’il ne manque de rien, soit par présence ou appel téléphonique, et surtout veille qu’il soit en forme. Pour le reste nous essayons de ne pas trop y penser.  

La chance que l’on a qu’il soit encore à sa résidence nous facilite afin de s’occuper de lui. On le voit qui perd un peu plus de ses repères.  La force le quitte, sa marche est plus lente, sa mémoire flanche aussi. Il nous dira souvent : « Je suis vieux » Je crois que dans notre société, les vieux sont notre richesse et que l’on doit d’aider cette vieillesse à garder leur dignité parce qu’un jour cette vieillesse sera notre miroir. 

C’est peut-être mon dernier automne, dit-il.  Peut-être ; pis après, qui sait.  On va peut-être revenir peinturé encore l’an prochain aussi en le taquinant et que vous la trouverez toujours aussi belle cette balançoire.

L’automne

En revenant à l’automne; la longue fin de semaine de septembre marque le pas pour le début d’automne. Mais l’automne est supposément censé se pointer le nez le 21 septembre.  Suivant les années, les astronomes calculent que la date de l’automne intervient entre le 21 et le 24 septembre. (Wikipédia)

Il est évident qu’il fait un peu plus frais. Les jours raccourcissent et marquent le retour de mes bas de laine tricotés par ma sœur. Ils sont toujours proches ces bas. De toute façon, les fleurs de mes jardinières ont commencé depuis belle lurette à perdre leur éclat. Les vivaces fanent de plus en plus. Et les bourdons et guêpes sont en abondances dans notre cour arrière.

On reprend tranquillement notre routine et nos horaires habituels.  Nous avons passé un bel été, au ralenti et fort tranquillos; pas de mésaventure, pas de coup de soleil, pas d’incident, niet… À entendre papoter autour de nous, ce fut la même chose pour plusieurs.  J’ai pu voir ma sœur et mon frère lors d’un méchoui au Mont Scotch Hill. Aussi nous avons « dé-confiner notre famille » en organisant un p’tit party piscine et souper avec nos 6 enfants, conjoints, et nos petits-enfants. 28 en tout que nous étions dans la cour arrière. Shut faut pas le dire trop fort…. Ce fut l’occasion de nous annoncer qu’un 12e petit va se pointer en mars prochain. 

Retour au boulot signifie 45 minutes minimum de déplacement pour me rendre au bureau et idem au retour.  La fameuse Rte 104, encore en réparation, amène une embouteillage dense aux heures de pointe. Pas grave, faut s’adapter ça à l’air.

De plus en plus, nous abandonnons nos cafés de soirée, toutefois nous maintenons ceux du matin avec un chandail la température étant trop fraiche.  Heureusement que septembre sera encore chaud selon les spécialistes prédicateurs du temps.  Nous pourrons savourer notre café dehors, écouter les oiseaux et le voisin derrière chez nous qui sacre après je ne sais quoi… jusqu’à l’été indien.   Oups ! je ne sais pas si je peux écrire ce mot même s’il est dans le dictionnaire? Est-il encore approprié? Est-ce comme le fameux « N » ? Des conséquences ethniques ? J’espère ne pas avoir de réclamation des droits de la personne… ça serait bien le boute de toute!  Car l’été indien est une période de temps ensoleillé après les premières gelées de l’automne, et en plus est une fort belle chanson de Joe Dassin. 

Faudrait dire quoi à la place :  « L’été des Premières Nations » ; ouin, mais ça dénature pas mal la chanson de Dassin et ses rimes 

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et l’on s’aimera encore, lorsque l’amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce
matin
Aux couleurs de l’été
indien

L’automne c’est…

Profiter  de ses couleurs.   Prenez le temps de flâner  dans la nature et la respirer, car ça sera les dernières douceurs de chaleur et de belle luminosité. Ça marque aussi le retour des doudous, et des pyjamas moelleux, tellement douillet.   C’est aussi l’odeur de la croustade aux pommes, des marinades et des mijotés.

Le retour de mes cours de piano, la reprise de mon entrainement;  et c’est rêver que Noël arrive…. (J’adore Noël, le saviez-vous)

Allez, sortez pour de bien belles balades.

Arriverdici

Bel automne à vous

Photos de notre visite au Zoo Eco muséum de Sainte-Anne-de Bellevue, petit zoo dévoué à la faune québécoise exclusivement. Un petit 2h30 bien « relax » 3 km de marche avec une température plutôt nuageuse.

 

 

 

 

Ma préférée, le porc épic

Ma préférée, le porc épic

 

Les préférés d’Alain

You pourriez aimer ces posts

2 Commentaires

  • Répondre
    Paule Castonguay
    6 septembre 2021 a 11 h 52 min

    Colette aux doigts magiques pour l’écriture…Quel incroyable talent! À la lecture des toutes premières lignes, on veut poursuivre en désirant, en souhaitant très fort qu’il puisse y avoir de très nombreux paragraphes. Si bien composé, on aimerait que cela perdure pour davantage de temps d’agréable lecture.
    Pour avoir « piqué une jasette » avec mon oncle (beau-père), il n’était pas peu fier du rafraîchissement de sa balançoire; la photographie vient prouver qu’elle sera encore bonne pour une autre décennie.
    Merci une fois de plus pour ce trop court moment de divertissement et bravo pour la qualité des photographies…J’ai déjà hâte à ton prochain blogue! 🤣

    • Répondre
      Colette
      6 septembre 2021 a 15 h 16 min

      Merci beaucoup. Je pensais écrire sur l’automne et ca déviré sur notre activité du samedi. Comme quoi le quotidien peut-être inspirant. Je te souhaite un très bel automne en couleur.

Laisser une réponse