Chroniques

Il suffirait de presque rien ….

« Il suffirait de presque rien,
Peut-être dix années de moins, pour que je te dise « Je t’aime »

Qui ne connaît pas cette belle chanson française de Serge Reggiani traitant de l’amour d’une jeune femme pour un homme plus âgé.

En fait, mon titre et son presque « rien »  fait plutôt référence non pas à une histoire d’amour, mais plutôt  au fait qu’il en faut peu pour être heureux. Ce fut notre cas cet été pour nos vacances estivales axées sur:

« Y’a d’la joie bonjour, bonjour les hirondelles
Y’a d’la joie dans le ciel par dessus les toits
Y’a d’la joie et du soleil dans les ruelles
Y’a d’la joie partout, y’a d’la joie »

Tiré de la célèbre chanson de Charles Trenet

Vacances annuelles d’une simplicité « non volontaire »; nos projets perturbés par la COVID furent remis à l’an prochain. Adieu la location de chalet au Nouveau-Brunswick et les escapades de quelques jours prévues dans le bas Saint-Laurent.  La poussière habitera nos valises jusqu’à l’année prochaine.   Comment passer le mois de juillet différemment de celui qui avait été prévu ? On se l’aie joué à l’improviste avec des petits bonheurs au quotidien. Du « home staying »  histoire de faire du surplace . Ça valu le coup, nous n’avons pas été déçu.

Café au lait presque tous les matins, dîner et souper dehors, souvent en pyjama ou en boxer, c’est selon, et ce jusque passé 10 h, etc … ; concrètement c’est une somme de joies quotidiennes  qui me permet de vous dire « oui mesdames, messieurs, nous avons passé de bien belles vacances » et ce, uniquement à la maison.  Après tout, c’est savoir apprécier le moment présent et surtout ce que l’on a.  Nous sommes parvenus à l’atteinte de notre but:  se reposer.

Curieusement, du temps nous en avions pour briser notre routine quotidienne. Le tout débuta par une courte cavale chez ma soeur à Saint-Christophe-d’Arthabaska (Victo) et par la même occasion revoir mon frère cadet.  Tout au long du mois de juillet, chéri et moi avons su profiter des joies de notre  grande famille recomposée (pas plus de 10 au  même moment je vous rassure) à tour de rôle; de prendre le temps de lire, de faire de la piscine, du casse-tête, du scrabble en ligne, d’observer des oiseaux et un Tamya rayé (communément appelé suisse) le tout orchestré à certains moments de bruit de tondeuse, scie à chaine provenant du voisinage… sur fond musical de notre enceinte acoustique Bose!  Et je n’oublie pas le sport le plus important de mon amoureux:  « dormir » à n’en pas douter pour ceux et celles qui le connaissent.

Ah oui !  Y’a toujours dans les vacances des périodes d’entretien de la maison.  Cela va de soi! cette fameuse liste « Todo » sans fond qui comprends :  lavage de fenêtres , terrassement et autres.  Donc pour nos vacances à chéri et moi un RIEN nous a rendus heureux et nous avons retrouvé le temps de prendre le temps. Vraiment pas d’ennui, pas d’impression de perte de temps. Nope….rien du tout. Note de l’auteur : Sauf que moi je trouvais que mon amoureux perdait son temps quand il dormait!.

Avec bien sûr ce ver d’oreille:

J’ai plein d’amour à donner (plein d’amour)
J’ai plein d’amour à donner
J’ai plein d’amour  (ou our ou our)  (Damien Robitaille)

J’ai fredonné cette mélodie maintes et maintes fois tout au long du mois de juillet. On dit du « Vers d’oreille » qu’il reste implanté dans notre cerveau peu importe que la chanson soit bonne ou pas.  D’ailleurs, à ce qu’il parait, le vers d’oreille serait lié aux émotions.

Douce ritournelle, et dans le contexte des vacances, le plein d’amour rime avec plein d’émotions du genre:  calme, quiétude, optimisme.  Pratico pratiquement, cet air de musique fut notre favori par sa douceur.  Ce fût « NOTRE » baume musical de nos vacances et à l’image de celles-ci. Tout un contraste avec le négativisme occasionné par la pandémie.

J’ai déjà vécu des périodes de vacances ou, tellement accroché à mon travail, j’espérais mon retour au bureau rapidement.  Mon « vers de tête » qui m’obsédait :  c’était le boulot, sans cesse. Workaholic; bourreau de travail, même en vacances.   À une certaine époque, je ne pensais qu’à travailler.  À présent, ma vision des vacances est diamétralement opposée à ce temps-là. Je n’ai plus la perception de perdre le fil de mes dossiers et de les compromettre à mon retour. Voilà c’est comme ça, ma voix de sagesse 😃!

Le jour où …

Permettez-moi vous raconter une petite anecdote d’une journée de vacances de mon enfance.

Je n’avais que 5-6 ans.  Mes parents décidèrent d’une sortie familiale au Zoo de Granby avec quelques oncles, tantes de la famille de maman; marmailles inclus.

Arrivé au ZOO mon père s’assure vivement que nous reconnaissions l’endroit.  Si vous êtes perdus, revenez au stationnement, nous dit-il. J’ignore si tous mes cousins, frères et soeur avaient visualisé l’endroit, mais moi oui. Toujours est-il que la journée est magnifique, on s’amuse, on rigole avec nos cousins Blanchette et Courchesne. Tout a bien commencé.   On se suivait tous et on se surveillait tous aussi.

Avec mes yeux de petite fille, l’endroit me paraît immense.  Vu l’insistance de mon père sur ses consignes et étant portée à la distraction, je prends soin de remarquer des objets, des endroits afin de me faire des repères. Tantôt c’est la main de papa, tantôt celle de maman et tantôt je marche sans tenir la main de quiconque. Et ma mère de me dire souvent de ne point la quitter de vue.  Une espèce de rongeur sauvage dans un enclos de terre attirent mon attention. (non ce n’était pas un suisse!)  Ils s’amusent à cache-cache.  Ça me fascine tant et si bien que je perds la notion du temps et du groupe.  😢

Vlan!  Du coup je suis seule.  Paniquée, je cherche mes parents; partout en vain. Je ne voyais plus ma famille. Comment ça se fait que maman soit partie sans moi.  J’ai remarché l’endroit maintes et maintes fois sans les voir.  Ai-je été effrayée, terrifiée, OUIiiiiii!!! J’ÉTAIS PERDUE!!!

Je me rappelle surtout de craindre la réaction de mes parents s’il me trouvait. À un moment donné, j’ai attendu dans un coin en surveillant les gens passés.  Je me demandais si mes parents s’étaient aperçus que je n’étais plus avec eux.  Je n’ai pas pensé à interpeller personne et personne ne le faisait d’ailleurs. C’était angoissant en pensant quand je pourrais les retrouver. Plus le temps avançait plus je me demandais « Comment, mais COMMENT les retrouver ». Je repris une longue marche sur le site parmi les enclos.  Je réfléchissais fort. C’est à ce moment-là que je me suis souvenu de la consigne de papa.

Le stationnement

Je n’ai plus de souvenir si ce fût long avant que l’on me retrouve.   Oncle Eugène avait rappelé à mon père la consigne du stationnement. Mon père quant à lui était septique.  Ben voyons donc ! « –  est ben trop petite pour s’en souvenir….  » Oncle Eugène insistât et dit :  j’vais quand même m’y rendre.

Étant assise par terre, derrière la voiture, je le vis arrivé au bout de la rangée tout sourire. C’était un homme jovial, gai, toujours de bonne humeur et sécurisant malgré sa carrure imposante.  Je  n’ai pas pleuré, mais tellement soulagée de le voir.  Je lui ai tendue la main et il m’amena à mes parents. J’aperçu mes cousins qui faisaient des « rides de poney ».  Je me suis tenue pénarde et n’ai pas demandé à faire de tour de poney.  Ni mon père, ni ma mère, qui elle, était très émue ont émis un quelconque reproche.  Ce fut plutôt toutes sortes de questions du genre : mais où étais-tu ? t’as retrouvé ton chemin comment?

Ce récit fut l’un par excellence que mon père se plaisait à raconter.

Le sens de l’observation

Ce que j’en retiens, est-ce inné? Peut-être que cet événement fut un élément déclencheur? Toujours est-il que je possède un bon sens de l’orientation ou de repérage. Qu’à cela ne tienne, ma curiosité est un atout de plus. Ça adonne bien car découvrir, explorer vont de pair avec le sens de l’observation, non?   En voiture, j’assume les tâches de copilote. GPS du véhicule, Google map de mon cellulaire etc. Malgré ces outils technologiques, j’adore toujours lire les cartes routières.  J’y prends plaisir car c’est plus facile d’y dénicher des endroits à l’instar du GPS de l’auto.

Finalement….

De retour au boulot, le 3 août dernier, la température était bien moche dû au passage des restants de l’ouragan ISAIAS. Ça frisais à peine les 20 degrés.

Heille! Fais-tu frette?
On est-tu ben juste en coton ouaté?
Heille! Y’a l’air de faire frette 
T’es-tu ben dans ton coton ouaté? (Bleu jean bleu)

Allez-vous la fredonner maintenant ? Je pense que oui.  C’est ça un vers d’oreille. Ce fut le mien en tout cas pour mon retour au travail.  Et le vôtre ?

Mine de rien, la période estivale s’achève ne ressemblant en rien avec juillet pour le moment.  Les publicités de matériel scolaire vont nous inonder et deviendront insupportables à la fin (au moins, il n’y a plus de pub de Trivago!). Et là ? y aura- t-il une rentrée scolaire normale c’est-à-dire comme celle que j’ai connue dans le temps du genre : bien des parents pour embrasser leurs petits chéris à la porte d’entrée de l’école, photos d’autobus scolaire et les premiers pas de l’enfant y grimpant, matériel et habit tout neuf?  Les retrouvailles avec les camarades de classe :

  • Aie ! penses-tu que l’on va être ensemble dans la même classe?

Hum!  Que sera la rentrée de 2020!  De quelle façon, distanciation,  couvre-visage ou pas? J’ose à peine imaginer.  Que c’est navrant pour les parents de ne pas trop savoir.

Profitons de nos dernières grenailles de l’été et ayons un vers d’oreille pour prendre tout ça avec un brin d’humour. Des suggestions ?…

 

Étonnamment, je n’ai pas fait beaucoup de photos. Étant en attente d’une reconstruction du genou gauche, mes déplacements sont plutôt difficiles. Je dis à la blague à mon amoureux:  « attache ta tuque quand je marcherai l’an prochain …  »

En voici quelques-unes :

 

 

 

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