T’as mis de la brume dans mes lunettes…. Colette

Non pas de la brume solaire de Vichy, ou bien de la brume parfumée Ô de Lancôme; mais plutôt la brume et la pluie fort présentes dans nos vacances embuaient souvent nos lunettes. Pour tout vous dire, la chanson du groupe Beau Dommage, T’as mis d’la brume dans mes lunettes, t’as fait de moi un animal… Ginette, fais-moi sauter dans ton cerceau ! fut mon vers d’oreille lors nos déplacements dans la brume.

Pour cette année, nous avons décidé de prendre cela mollo, de faire des vacances maison, d’aménager différemment nos plates-bandes, quelques sorties resto, cinéma et excursions. Pas de valises à préparer sauf mon sac photo. Des quelques séances photos que je me suis permis dans ce mois de juillet, mois de nos vacances, la pluie fût notre accompagnateur ainsi que mon manteau de pluie ça va de soi.

Plusieurs articles de photographie mentionnent que les jours de pluie ou de brouillard sont une opportunité. Ces conditions météo sont souvent propices à des occasions formidables. À ce que j’ai lu, le mauvais temps raconte d’autres histoires.  

Oui, cette foutue pandémie

Je ne saurais dire si l’impact de la pandémie et du confinement ont eu raison de notre décision de rester à la maison pour nos vacances estivales.  C’est sûr que la vie d’avant revient tranquillement.  Toujours est-il que plusieurs mois sans voir presque personne, à part la caissière au IGA et celle de la pharmacie, nous y avons pris goût de cette quiétude avec nos deux nouveaux chiens.  Alors, l’envie d’explorer de nouveaux endroits, de se projeter dans de grandes destinations genre la Côte-Nord ou bien revoir les Maritimes attendra pour une prochaine année.

C’est sur que pour certains, vacances rime avec décrochage, voyages et bagages.  Nous, ce fut ancrage, coconnage et le confort douillet de notre chez-nous. 

Roulons sous la pluie

Par un mercredi matin, météo média annonçait 40% de probabilité de pluie. Bof, ça arrive souvent qu’un 80% soit annoncé et qu’il fasse plein soleil.  Donc, nous partons vers une destination suggérée par La Presse, dans son cahier week-end, pour les Cantons de l’Est.  Un trajet de 2h30 afin de se rendre au vignoble du Ruisseau situé entre Sutton et Dunham en passant par des sentiers non connus, des routes transversales et ce, toujours suggéré par La presse.

En route, je suis fort déçue que le temps se morpionne. À la sortie 78 de l’autoroute des Cantons de l’Est, nous empruntons des chemins de traverse de cette belle région question de nous dépayser et d’admirer différemment les panoramas.   Ayant pris soin de préparer le parcours la veille, nous avons sillonné Brome, Kwolton, Sutton, Dunham et pour finir par Bromont.

En fait ce fut une belle surprise d’observer cette belle brume s’infiltrant dans ces superbes paysages ruraux.  Il me semble que le temps s’arrête.

Par chance que mon amoureux est fort patient.

• Tu me l’diras quand tu voudras arrêter, moi je ne sais pas ce que tu veux prendre comme photo
• Bien, dans le genre que je n’ai pas déjà pris
• Ouin, tu ne m’aides pas beaucoup

Pour tout vous dire, je manque d’inspiration.  Un peu comme l’angoisse de la page blanche pour un écrivain. Et puis tout à coup :

• Arrête-toi là; ne va pas plus loin
• Laisse-moi le temps au moins de me stationner
• Bon je dois traverser le fossé pour prendre la clôture de tout son long, attends-moi ça ne devrait pas être long
• Sois prudente, t’a pas tes bottes d’eau et c’est tout mouillé
• T’inquiète

J’aperçois cette grande clôture blanche. La brume apporte à ce champ un côté féérique. Route déserte, condition météo un peu lourde, certains décors à la campagne semblent devenir des havres de paix.

Retour vers le…passé

En outre, ça me ramène dans ma jeunesse lorsque ma mère nous imposait à ma sœur et moi la grande corvée de peinturer un bon nombre de piquets de clôture en blanc.  Il y avait autant de peinture sur nous que sur les piquets. Ouaip….. Pour faire propre comme elle disait.  ½ mille de long sur la route du village sans oublier tous les piquets de clôture délimitant la maison et les bâtiments de ferme des champs.  Question de bien séparer le grand terrain de la maison et surtout pour nous occuper. Fallait bien remplir notre temps pendant l’été. C’était la vie agricole des années 70 et nos vacances de jeunesse également.

Sur cette photo, les arbres de chaque côté de la route se touchent formant un arc. Un vieux bâtiment agricole tout à côté. Encore là, souvenirs de jeunesse me reviennent.  Plus exactement sur le rang du bord de l’eau à Saint-Pie-de Guire, 2^e municipalité près de Saint-Majorique-de-Grantham en direction nord.  La sœur de maman, Rita et sa famille y demeurent. Étant famille d’agriculteur eux aussi, mes parents priorisent les visites en soirée.

Nous passions par Saint-Bonaventure, empruntions la rue Principale afin de rejoindre le Rang du Bord de l’eau (rivière Saint-François).  Un trajet d’environ 15 minutes.  Sur ce rang, une rangée de gros arbres de chaque côté du rang se touchent. À tout coup, au retour, avec la noirceur comme chez le loup, aucune lumière de rang, j’appréhendais ce passage avec cette peur de passer sous cette rangée d’arbres avec leurs branches qui pouvaient toucher la voiture de papa m’envahissait.  Panique silencieuse à bord ! Chauve-souris, loup-garou, le bonhomme sept heures (personnage maléfique qui hante les routes de campagne) ou des bibittes monstrueuses aux allures sombres  descendant des arbres, etc., tout était en place comme dans un film d’horreur.  Dans le contexte où l’on passait à cet endroit le jour, mon imagination était beaucoup moins fertile.  C’est fou comment les perspectives sont bien différentes étant enfant et paraissent plus imposantes voir effrayantes qu’en réalité.

Tentation, quand tu nous tiens

Cette randonnée nous a fait découvrir de belles trouvailles. Entre autres, cette pause dans un p’tit café de Knowlton, le Bolt.   On cède facilement au Café latté et de succulentes bouchées aux dattes. Le temps d’une photo de mon amoureux volant mon dernier morceau.  Ben non, c’est juste du montage pour la photo.  Jamais  au grand jamais il ne fait cela. Moi par contre, peut-être 🤪 Sur la route, gourmands que nous sommes, on ne peut s’empêcher …et se laissons tenter facilement. Plaisir d’un moment qui dure … un moment.

Il faut savoir jouir de ce qui est à sa portée. ~ Épicure

 

Le vignoble du Ruisseau

Érigé sur du rang Favreau à Dunham, ce fût la « plus » belle découverte de nos vacances et première visite dans ce vignoble à la fois érablière et distillerie. Hautement admirable, nous sommes encore sous le charme de cet endroit. Que dire majestueux sur toute la ligne.

Nous avions sous-estimé notre trajet.  Arrivé sur place à 16h45, le domaine fermait ses portes à 18 h.  Faute de temps, nous dégustâmes avec douceur 3 vins blancs et un rosé. Ceux qui connaissent mon amoureux, n’en doutez point, il acheta du gin et quelques bouteilles, question de se souvenir de ce bel endroit. Cette courte escapade en cette journée de brume et de pluie nous a fort plu.  Le simple fait de passer du bon temps de qualité et surtout, de prendre le temps de regarder la vie autour de nous.

Avons-nous travaillé en vacances ?  Poser la question c’est y répondre.  Même si mon patron m’a « fortement » avisé de ne pas le faire, la réponse est :  BIEN SÛR QUE OUI !!! Avec un bon dosage. Certains matins, je me permettais jusqu’à 10 heures pour différents suivis, gérer les besoins « immédiats » de mon équipe, et fermait tout par la suite. Idem pour mon amoureux.  Les non urgents vont attendre.  Nuance oblige :  J’ai su profiter de nos vacances et non profité de celles-ci pour travailler. 

À l’heure où j’écris, j’entends les oiseaux picorer dans la mangeoire, mes deux chiens ronflent et j’imagine que le chum avec.  La pluie (encore) tombe tout doucement. C’est assez frais.  

Nos vacances sont déjà terminées. Dès lundi, nous entreprendrons le dernier stretch jusqu’aux Fêtes. Déjà!

Et vous, qu’avez-vous fait?

Arrivederci

 

Suite des photos brumeuses