Chroniques

Maudit bonheur

Officiellement depuis le 21 mars, nous sommes en état de printemps jusqu’en juin. Qui dit printemps dit :  réveil de mes tulipes, des pensées, déjà 😯; retour des mouffettes 😡;  et le retour du temps acrobate qui nous casse la vie avec une journée sur deux ou presque  de pluie-froid-neige parce que clairement qu’avril ne te découvre pas d’un fil.

Par un samedi pluvieux, mon amoureux voulant me faire plaisir, se propose de m’accompagner lors de ma tournée d’emplettes hebdomadaire question de passer du temps avec moi me dit-il. À ce que l’on dit, un homme sur deux ne supporte pas de faire du magasinage. Donc, suis tombée sur le bon. 

1er arrêt :  La pharmacie à deux coins de rue de chez nous. Il m’attend. Prends tout le temps qu’il te faut, je ne suis pas pressé.  De retour à l’auto, la pièce musicale « Maudit bonheur de Michel Rivard » joue.  Il l’avait choisie intentionnellement; une de nos chansons fétiches.

  • Ça te rappelle-tu quelque chose, me dit-il
  • Mets-en

Tsé la fois où, par une journée banale en l’an 2000 (année de notre rencontre), on s’arrête, cette chanson connue joue, juste pour nous, semble-t-il. Cette mélodie, associée à de bonnes vibrations et soudée à de doux souvenirs, évoque, évidemment, une histoire personnelle pour nous.  À deux, en amoureux :

Tiens, v’là l’bonheur

Tu sens ben bon

J’connais l’odeur

C’est son parfum, non?

Méchant farceur

Qu’est-ce qu’elle t’a dit?

T’es d’bonne humeur

Moi, j’me méfie

 

Et tant qu’il y aura du temps pour le savourer ce bonheur et la vie, on va le prendre.

  • Te rends-tu compte de tout ce qui s’est produit depuis le temps de nos débuts de couple? Dit-il, 22 ans

Soupir….

Et la vôtre ? C’est quoi votre toune, votre douce chanson du bonheur?

Au commencement de notre relation amoureuse, je le trouvais assez drôle, son esprit vif me faisait rire, même avec son humour décapant.  Je lui répondais: Hum, dans 6 mois, une fois la magie passée, tu ne me feras plus rire. 

Certes, depuis des lustres, il se répète quelques fois. Heureusement on se bidonne toujours beaucoup. Qu’ils soient fous, francs, silencieux, nos rires nous font un grand bien; exit l’ennui. 

Le bonheur du ménage!

Et je ne fais aucun lien avec l’art d’être heureux en ménage. En fait, à ce qui parait, on atteint le bonheur en faisant du ménage.  Pour plusieurs faire le ménage rime avec corvée désagréable.  Pourtant semble-t-il que le ménage fait bon ménage avec le psychisme, qu’il rend plus heureux.  Sérieusement? Oh! que oui chers lecteurs.  Voici :

Ayant une dernière semaine de vacances à écouler, mon patron me l’accorda sans souci. Je ne rêvais pas de voyager et n’avais aucune envie de le faire.  Par contre depuis un bon moment, le rangement du printemps m’interpellait plus que tout. J’admets qu’implicitement mon amoureux devait s’investir aussi. Y’a pas le choix.  Le goût du ménage , c’est juste viscéral.  Une rage soudaine d’épurer.  Loin d’être maniaque, je ressentais une vive urgence de désencombrer. La Covid a amené son lot d’amoncellement de toutes sortes et bien des occasions de « bof, ça ne me tente tout simplement pas de mettre chaque chose à la place qu’elle devrait occuper tout de suite ».  Oui nos placards sont rangés et d’autres recoins aussi, mais full aux as, après tout, 6 chambres avec chacun 6 garde-robes, sans compter tous les endroits fourre-tout, imaginez la suite….J’ai donc décidé qu’il était grand temps de décharger mon écosystème.

Alors, je dis à mon amoureux :

  • Mon amour, j’ai besoin de faire une pause de mon boulot. La période de fin d’année fut laborieuse. Mon patron est du même avis, alors je prendrais la semaine sainte en vacances pour « ménager » ; et toi qu’en penses-tu?
  • Euh, ça se peut que je continue à travailler quand même, j’ai des obligations
  • Pas de souci, lui dis-je; en lui énumérant tout ce que sera mon ménage des prochains jours
  • Ah ouin…en levant les sourcils (septique)

Mon amoureux est un ramasseur de presque tout, presque je vous le répète.  Non pas comme la chambre de mon fils lorsqu’il avait 16 ans, je vous rassure.  Je vais vous épargner la photo de ladite pièce.

Une vis, un bout de quelque chose, une planche, des clous, du bois, peinture, un vieux meuble venant de sa famille et qui ne sert plus, un pot de fleurs, de la corde, bien des fils et des outils, etc.  Presqu’aussi complet qu’une quincaillerie. Au cas où qu’à un moment donné il en aurait besoin. Un jour peut-être que…C’est étonnant la mémoire qu’il a pour s’y retrouver lorsqu’il est à la recherche dudit morceau. Quand vient de temps de réparer quelque chose, il se dirige dans sa caverne archéologique, classée à sa façon et hop par aucun procédé surnaturel, il le trouve…phénoménal!

Son espace m’est interdit. Pas question que j’y jette quoi que ce soit.  Laisse-moi mon territoire, le garage et la remise et toi le reste et négociation pour l’utilisation du sous-sol. Par chance que nous avons un grand espace.

DONC, je crois qu’il a eu peur que je diminuasse ses trésors si chers pour lui.  Il a réussi à repousser ses rendez-vous, ses conseils d’administration, de comités exécutifs pour être avec moi.  Y’é tu fin pas rien qu’un peu.  Hum, est-ce pour m’accompagner ou épargner son butin? Ah bien coudonc!…

Vacances reposantes?

Dès le samedi matin, j’étais motivée.  J’élabore mon plan de match de la fin de semaine et la sainte semaine.  Après le café au lait du matin, lui a son ordi pour faire quelques suivis administratifs et moi un moment avec mes casse-tête; on ne débute par sur les chapeaux des roues!

À la première journée, je « prends le taureau par les cornes » afin de ranger, vêtements, livres, vieux jouets.  Je m’active à classer deux grands garde-robes, à déplacer le linge d’hiver et replacer celui du printemps-été, préparer des sacs pour des dons, d’autres pour jeter.

Suis étonnée de tout ce que l’on possède.  C’est fou ce qu’on peut amasser au fil du temps. Ouvrir de vieilles boites, de notre déménagement en 2003 dont j’ignorais le contenu. En plus de la poussière, j’ai trouvé des disquettes dont je ne peux plus lire, des CD, des bibelots et des tricots  de maman. Je gardais certains de ses souvenirs pour mes enfants à l’age adulte.

  • Et mon fils de me dire lors du dîner de Pâques:  Maman, ces souvenirs sont les tiens et non les nôtres. Quand bien même que tu me les donnes, je vais faire quoi avec? Les mettre dans une p’tite boite 

Tous de bons souvenirs à se rappeler passés avec nos proches. Utile ou pas, il y a des trucs que je vais garder encore…et c’est correct, car ils sont trop importants. La vie évolue, et nos besoins aussi. Par contre, je n’ai plus besoin de mes robes et jupes d’il y a 20 ans.  Soit que ces morceaux sont démodés, soit qu’avant que je retrouve cette taille … bref je tourne la page.

En mon for intérieur, passer à l’action va entrainer des conséquences bénéfiques.  À titre d’exemple, afin d’avoir un environnement plaisant pour travailler à la maison, le télétravail devenu une mode hybride pour mon milieu de travail; alors, il fut important d’alléger mon espace de travail et d’avoir une pièce relaxe répondant à mon bien-être.  Me retrouver entourée d’objets plaisants, dans un emplacement épuré correspondant à mes critères de luminosité, de calme et de bien-être.  C’est ça le bonheur de télétravailler de manière agréable.  J’ouvre ma fenêtre pour entendre les oiseaux, nos chiens qui jappent, le vent, les sirènes d’alarme des véhicules d’urgence, sentir le pollen …zut mes allergies saisonnières, et être témoin d’évènement insolite tel que regarder un l’écureuil noir courir sur le fil électrique, s’approcher la barre de tension et BOOMM! explosion, boule de feu, plus d’écureuil en vue, il s’est électrocuté et nous a privé d’électricité pendant 2 heures.   En fait, ce qui rend heureux, c’est de se raccorder à un milieu stimulant que ce soit au bureau ou à la maison.

C’est vrai que des génies créateurs habitent dans un bureau désordonné et entassé d’objets hétéroclites. Rappelez-vous le célèbre bureau d’Albert Einstein.  D’ailleurs, il avait dit : « Si la vue d’un bureau encombré évoque un esprit encombré alors, que penser de celle d’un bureau vide ? Je ne juge pas loin de là si pour certains des fouillis amènent de la créativité, tant mieux pour eux. Tandis que pour d’autres, un endroit calme permet de passer à l’action; l’important c’est l’équilibre.  

Je ne saurais vous dire si faire du ménage a été miraculeux.  Ma bonne humeur et mon entrain n’ont pas empêché le mal de dos, d’épaules et des mollets à la fin de la journée à force de monter descendre les escaliers.

J’ai lu que les bienfaits pour la santé, des tâches propres au ménage, varient en fonctions de la durée et de l’intensité de l’effort. De plus les activités importent dans notre vie et nous permettent de vivre plus vieux.  Je vous affirme qu’en fin de la première journée, que je ne ressentais aucun bienfait si vigoureux furent-ils ces exercices. Vraiment aucun, même en les additionnant tous. Vais-je vivre plus vieille? Qui sait?

Je compte bien garder de bonnes habitudes et faire de choix santé pour avoir une belle vieillesse. Ceux qui me connaissent savent que de toute façon, j’ai la bougeotte. En tout cas, je vous jure que je ne ferai pas du grand ménage tous les jours.

Comment faire un ménage heureux?

Faire participer son homme! Car je crois qu’ils se sentent coupables sinon…. 🤪 Ou bien, engager une femme de ménage professionnelle. Résultat garanti, gage de tranquillité.

Chez nous, JE suis la femme de ménage professionnelle. Je considère que c’est une activité physique qui me garde en forme sans être madame gros-bras. Et par-dessus tout, j’adore faire du ménage, c’est un plaisir.  Je ne serais pas capable de  laisser le lavage, plier mon linge, mes bobettes et mes trucs perso ou bien mettre ma chambre à l’ordre par une autre personne.   Non pas que c’est en désordre sauf que je trouve que c’est trop personnel.  Cela me gênerait.  Eh que je suis donc mal faite.  Sûrement qu’à essayer j’y prendrais goût.   Mon dada : Le repassage.  Oui, oui vous avez bien lu. J’aime repasser avec de la bonne musique. 

Le saviez-vous ? 

Faire 20 minutes de ménage par jour, comme toutes les autres activités physiques, permettrait de réduire l’anxiété, le stress, les risques cardio-vasculaires.  Qu’à cela ne tienne, on va entreprendre prochainement le ménage printanier extérieur.  Terrain, terrasse, piscine, plates-bandes, etc.

Découragés? Non, nous avons très hâte de commencer, on va se sentir bien. 

Épuisé? On va s’organiser pour ne pas l’être.  Nous allons être en forme cet été, ça n’aura pas de maudit bon sens.

Bon ménage, bon printemps et soyez heureux!

Arriverdici

Quelques photos pas ci par là:

 

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1 commentaire

  • Répondre
    Paule Castonguay
    24 avril 2022 a 12 h 47 min

    Quel agréable moment que je viens de passer; pas de latté à la main mais avec des fruits frais et un muffin maison aux framboises.
    Ce que cette Colette peut nous faire rire, nous faire réfléchir, nous faire sourire et nous faire prendre conscience que le bonheur ne se trouve pas seulement dans des « choses » exubérantes.
    La satisfaction du devoir accompli est si plaisante à « savourer »!
    Bien d’accord avec elle sur nos habitudes à accumuler des objets de toutes sortes que l’on sait trop bien qu’ils demeureront inutiles dans un an, 3 ans et même plus.
    Plusieurs objets sont souvent rattachés à des souvenirs qu’on ne veut pas oublier, qu’on désire plus que tout conserver précieusement. Pensez-vous que je vais me débarrasser du cahier souvenir du Journal de Québec consacré à Guy Lafleur, mon idole de jeunesse? La gazette sera jaunie mais je vous assure qu’elle va me suivre si je parviens à me rendre dans un CHSLD!!
    Et, quel ne fut pas mon étonnement de lire qu’elle aimait, tout comme moi, tenir à la main un merveilleux Sunbeam ou T-Fal?
    Merci encore Colette pour ce merveilleux texte et sublimes photographies!

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