Le baseball et la fête des mères
Euh, c’est quoi le lien?
L’autre soir, après un retour du travail plutôt tardif, je téléphone (main libre de mon véhicule) à mon amoureux (il était sur le retour du complexe de Magog) :
- Allo mon amour, et puis ta journée, correct?
- Quand même, bien occupée comme toujours
- Idem pour moi, suis fatiguée, un p’tit resto ça te tente-tu ce soir, je n’ai pas envie de préparer le souper
- Je ne refuse jamais une invitation de ma charmante épouse
- Ou veux-tu aller ?
- C’est toi qui choisi
- Barbies alors?
- Haha, je l’savais bien
- On se rejoint à la maison dans 15 minutes environ? suis au coin de la 104 et de la 30
- Ouaip, ça devrait être autour de ça, je dépasse Farham
- D’ac, @+, bye bye
- A tantôt me amore
Nous nous retrouvons donc, chéri et moi au chic resto Chez Barbies de Saint-Jean. Un p’tit resto près de chez-nous c’est fort pratique. Soirée tranquille, bien banale.
Arrivés sur place, il n’y a pas foule et c’est tant mieux. Nous choisissons toujours la section bar. Plus dynamique, lounge, sans compter les nombreux écrans larges afin de suivre les différents sports. Ce soir-là, l’ambiance est bien tranquille et le baseball est à l’honneur sur TOUS les écrans. Y’a pas tant de monde qui regarde le match. Tout compte fait, c’est à se demander pourquoi eux aussi choisissent un resto sportif! 🤪
Pendant que mon amoureux répond à un appel téléphonique, je regarde LE baseball. Ça me rappelle le beau temps, le soleil, le gazon, la chaleur, les souvenirs, les joutes d’une certaine époque et ma « MAMAN ». Vous allez me dire: Euh! c’est quoi le lien? Attendez et suivez-moi.
Mon intérêt pour la balle-lente
En général, nous passions quand même pas mal de temps à jouer dehors.
« Allez, qui vient lancer des balles? » Balle au mur ? Baseball ou balle lente (softball)? Que de souvenirs. Pour ceux qui se demandent c’est quoi la différence entre balle lente et baseball? Plus précisément, c’est une question de lancée. La balle lancée par en-dessous c’est de la balle lente et au baseball elle est lancée par-dessus. Le type de balles est différent aussi.
Dans notre jeunesse, nous avons joué souvent à la balle au mur et aussi au baseball dans la grande cour de la ferme. 4 enfants plus le chien de mon frère Pierre. Ce chien aimait courir après la balle. Fallait juste frapper assez loin pour le faire courir et qu’il se dégourdisse.
À la petite école, on se faisait des équipes de baseball et lors des récréations on avait du temps de débuter une partie et la poursuivre en après-midi. Les capitaines de l’équipe étaient souvent les mêmes. Je me rappelle Denise Paul, la joueuse vedette. Elle avait beaucoup de force au bâton. Je l’enviais. C’était une très bonne joueuse de terrain et très compétitive. Elle sélectionnait son équipe parmi le groupe de filles qui souhaitait jouer. Moi, je n’étais pas une très grande joueuse. Je craignais souvent d’être sélectionnée qu’à la toute fin. À mon souvenir, les règles de jeu étaient respectées. J’ai occupé plusieurs positions, lanceur, receveur, ou bien soit au premier but, et même champ droit. Au bâton, fallait se placer dans la bonne position, plier un peu les genoux, pas trop, les épaules tournées ou pas? Tout un art de retenir les différentes techniques maximisant sa frappe et surtout qu’elle aille dans le sens que tu souhaites et à faire baver l’équipe adverse. Des bonnes frappes et des bonnes attrapées j’en ai faite. Mais ce n’était pas constant à mon grand désespoir. Et il y avait toujours quelques supporters. Dure de se faire éliminer après les 3 strikes et de retourner su ‘le banc. Quelle honte! Mauvaise perdante que je suis! Et les fausses balles, ça prend du jugement afin de déterminer si c’est une bonne balle bien située dans la zone ou bien hors-jeu. 4 fausses-balles et tu te retrouves au premier but. « PRISE » si tu as mal jaugé et c’est la déception. L’orgueil en prend un coup.
L’équipement
Encore là, on ne se compliquait pas beaucoup la vie. Assurément que ça prenait un gant. Il n’était pas neuf à chaque année et on se le passait dans la famille. On ne portait pas de casque ni des chaussures à crampons ni de gants. Encore moins une tenue de protection pour le « catcher ».
Le Terrain
Une façon de passer l’été sans s’ennuyer était de jouer au baseball. On prenait notre vélo et on se rendait au village (environ 1km de chez-nous). Le comité des loisirs de Saint-Majorique organisait les activités pour l’été et invitaient les jeunes adolescents (es) à former des équipes de balle. Le terrain de balle était situé tout au fond de la cour d’école. L’église et le cimetière tout à côté. Un semblant d’estrade, pas de grande structure. Que de simples bancs en madrier, tout dé peinturé, un terrain inégal, les buts dessinés dans la grenotte. Parfait pour y jouer. On ne connaissait pas autre chose. Pas de cantine ni de crème glacée. Vide tout autour. Des champs. Nous en profitions durant l’été. Du bonheur simple. Ce terrain avait un beau petit boisé tout juste derrière, des gros pins, balançoires et tourniquet. C’était parfait pour rêver aussi. D’ailleurs, c’est à cet endroit que j’ai échangé un premier baiser. Mais ça, ça ne fait pas partie de mon article. Je n’en dirai pas plus. Niet; haha! Bande de curieux ou curieuses.
Faut mentionner qu’à ce temps-là, la cour de récréation de l’unique école du village était super grande. Au milieu des années 1960, fin 1970, si circuit il y avait, aucun risque pour les spectateurs et les voitures car les balles qui se perdaient se retrouvaient soit dans un fossé ou soit dans un champ vide de l’autre côté du chemin, si on frappait assez fort. Aujourd’hui, ce terrain de baseball n’est plus.
Un clin d’œil à la passion de ma mère
L’intérêt que j’ai pour le baseball vient de ma mère. C’est une affaire de femme chez-nous car bizarrement mon père n’a jamais été intéressé par aucun sport. Eh oui! ma mère adorait le baseball et les « EXPOS ». Que ce soit télé ou radio; elle était captivée par ce sport. Moi aussi par ricochet.
Quand elle ne pouvait le regarder à la télé, elle trainait son radio afin de ne rien manquer de la partie. C’est quand même long une partie de baseball. Il arrivait aussi qu’il y avait des programmes doubles ! deux joutes dans une même journée. « Restez à l’écoute, nous vous revenons après la pause publicitaire » Elle ne nous l’imposait pas. Les Gary Carter, Rusty Staub, Warren Cromartie, Andre Dawson, Tim Raines, Eddy Valentine; elle n’y voyait que du feu!
Elle connaissait bien les joueurs des Expos, des Padres de San Diego, les Dodgers, Philadelphie, Atlantla etc.
Peut-être que l’été était plus favorable pour ma mère de suivre ce sport. D’où lui est venu ce goût du baseball? Je n’en sais trop rien et du sport en général car elle suivait également le hockey. Je ne l’ai jamais vu jouer dans aucun sport en fait. Ça fait partie des questions sans réponses. Elle est partie bien trop tôt.
Aujourd’hui je ne reconnais plus les joueurs, ça fait trop longtemps que j’ai cessé de suivre ce sport.
La fête des mères
Tout le monde dira que leur maman c’est la meilleure. Sauf que moi je sais que la mienne c’était « LA » meilleure des mamans. Ma mère s’appelle Cécile. Je ne l’ai jamais appelé par son prénom. Jamais, sauf une fois et je m’en souviens encore. Nous étions dans un centre d’achat à Drummondville. Adolescente jusqu’à l’os ; si vous voyez ce que je veux dire (rebelle peut-être que vous en déduisez, vous n’avez pas tout à fait tort) Et là, du coup je veux appeler ma mère qui est loin de moi. Je ne veux surtout pas dire « maman » bien non, pas question; ça fait quétaine et je suis bien trop orgueilleuse. De quoi vais-je avoir l’air de dire « maman »? et surtout question d’indépendance et montrer mes distances sans être irrespectueuse, en tout cas je pensais ça à 16 ans………J’ose dire « Cécile…. » assez fort pour qu’elle m’entende bien sûr. Pour m’entendre, elle m’a entendu. Elle s’est virée de bord comme un coup de fouet! Dans le fond c’est plutôt l’effet de surprise. Elle ne l’a pas pris comme un affront. Non! Non! Je ne l’ai jamais refait.
Cécile (elle doit rire d’en haut) avait une joie de vivre, elle était drôle, ricaneuse, ratoureuse et une joueuse de tour. Elle s’intéressait à beaucoup de choses. Je crois, en fin de compte, qu’elle a toujours agi pour que les gens autour d’elle soient heureux, nous y compris. Nous avons toujours senti qu’elle était fière de nous.
Nous portons le prénom donné à notre naissance et nous vivons avec toute notre vie. Y’en a qui y ont beaucoup d’inspirations pour un choix de prénom. Certains vont nous donner des surnoms, d’autre vont carrément choisir un autre prénom en cour de route. Par contre le « maman » n’est dédiée qu’à une seule personne. Ça ne se change pas et Ça c’est précieux!
Aujourd’hui, une bougie sera allumée toute la journée en souvenir de ma maman qui aimait le baseball. Orpheline de mes parents, j’aime me remémorer les nombreuses saisons que la vie m’a donnée d’avoir avec eux. Ainsi, selon une récente lecture que j’ai faite, chérir les bons souvenirs est un moyen d’être heureux. Ah bon. Ma mère m’a beaucoup appris. Maintenant, je le sais.
À chaque fois que je regarde une partie de baseball, peu importe où je me trouve, j’ai toujours une pensée pour maman et à cette passion transmise.
Bonne journée des mamans à toutes les mamans!
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