Chroniques

Je ferai un jardin

Cet été je ferai un jardin
Si tu veux rester avec moi
Encore quelques mois
Il sera petit, c’est certain
J’en prendrai bien soin
J’en prendrai bien soin
Pour qu’il soit aussi beau que toi.

Il n’y a pas mieux que ces paroles douces de Clémence Desrochers.  Non compliquées et tellement remplies de sensibilités.

Comme vous le savez, j’ai eu la chance de grandir en campagne entourée de champs, de vaches, la « shed », les machineries, l’étable, sa grange avec ses odeurs … Néanmoins, je vous avoue que je n’ai pas toujours dit que j’avais eu cette chance.  Vous savez l’adolescence, le désir d’évasion… J’ai su apprécier son charme, le son de la nature; c’est apaisant.  Tout est plus tranquille aussi. Et encore aujourd’hui j’ai les mêmes vibrations lorsque je retourne en campagne peu importe l’endroit.  Vivre en campagne c’est aussi la chance de posséder un immense jardin.  « ….. Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître ! » 😜

Vers la fin juin – mi-juillet; mon père faisait les foins.  Ils étaient mis en balles. Parfois il arrivait que le foin soit lousse et éparpillé manuellement dans une partie de la grange pour qu’il sèche plus vite. Une récolte de foin trop humide surchauffe rapidement. Humide = foin qui chauffe = feu de grange ce que redoutait mon père.

En fin de journée, on se « garochait » dans le foin lousse pour s’amuser. Ah! l’odeur du foin coupé.  Ça sent-tu bon ?!  On sautait, on se roulaient dedans et on inventait toutes sortes de jeux tel qu’Indiana Jones à la recherche d’un je ne sais quoi.

ET « Le » jardin….

IMMENSE.  D’aussi loin que je puisse me souvenir, il fut partie prenante de ma vie et a eu beaucoup d’influence en fait.  Il fut un acteur important de mon apprentissage de la terre, de ses odeurs, des mauvaises herbes, des « bibittes » et du goût de la belle récolte.

Des glaïeuls bordaient tout le tour du jardin de ma mère.  Du temps et de l’énergie, il en fallait. Ça nous occupait (les filles) pendant la saison estivale.  Car faut se l’dire, le jardin était désigné comme un travail de fille et une priorité de ma mère, l’experte en jardinage, devenait sa fierté au fil de l’été. Ça démontrait son amour pour son « champ bien à elle » et sa passion de la terre.

L’aménagement du jardin était aussi de son ressort sans parler qu’il devait être soigneusement entretenu. Elle utilisait des sachets de semence et des plans.  Pas de micro-semence, pas de micro-pousse, pas de semis dans une serre d’hiver.  Avec, comme seul engrais, « énormément » de fumier de vaches au printemps. Un tombereau de fumier de vache et hop! on partait le jardin aux premières heures du printemps.  Si je pouvais joindre l’odeur qui s’en dégageait à ce texte (soupir) … Mon père ne se gênait pas pour en mettre. Quelques jours seulement à endurer l’odeur pestilentielle … On finit par s’y habituer.

Bien délimité, en plein soleil et assez grand pour  faire des provisions à l’automne.  Maman nous a appris à faire des rangs enlignés, le sarclage, le désherbage et le « renchaussage ». Pas besoin de beaucoup d’équipements sophistiqués, même pas de gants; nos mains, un bâton pour creuser le sillon peu profond pour déposer les graines et une pioche ou un râteau pour renchausser le tout.  Simple comme recette.  Ce jardin constitué de tomates, de petites fèves, de carottes, de concombres, de radis, de laitue, des choux de Siam (navet), des choux, des oignons devenaient vivant au fil des jours et nous apportaient des petits bonheurs quand au moment d’une bonne salade, avec radis et tomates savoureuses, juteuses ou simplement faire le tour du jardin pour vérifier si un concombre ou une tomate mûrissait.

Les légumes racines étaient remisés au caveau pour l’hiver.  Ceux qui ne se conservaient pas, étaient transformés soit en marinade ou soit blanchis et congelés. Ma mère s’installait souvent à l’extérieur pour préparer ses marinades. Je me rappelle de sa relish aux concombres qui dégoulinait partout. Ou bien, du solarium convertit en salle de cannage avec tous ses légumes d’automne remplissant la maison d’odeur de marinades, de ketchup et d’épices.

Quant au jardin de mon père, si je peux dire ainsi de ses champs, la pomme de terre y faisait honneur sur plusieurs hectares. À sa façon, il en prenait bien soin de ses champs.  En fin de compte, le jardin de ma mère, les champs de mon père, c’était une histoire de famille. À propos des champs de mon père, mon frère Pierre m’a rappelé ce que mon père, blagueur, disait:

Bien assis sur le perron de la maison:

  • Écoute, écoute le champ, écoute les patates qui poussent, entend-tu la terre craquée, l’entend-tu ? moi j’entends la terre craquée, c’est bon signe..

Et aujourd’hui

J’ai eu largement le temps de vivre à la campagne. Puis, les années ont passées. Une chose est sure.  Devenue citadine c’est vraiment différent.  C’est sûr que j’y ai mis un peu de temps pour m’y faire et je dois admettre que l’on s’habitue à tout. Emménagée à Saint-Jean-sur-Richelieu, je voulais faire un petit jardin de légumes, question d’amener un brin de campagne. Fort heureusement, il y en avait un au fond du terrain de la maison que nous achetions.

Quelques années après, je l’ai converti en un jardin de vivaces.

Beurk ou ouache?!!

J’ai eu la piqûre du jardinage assez longtemps et même encore aujourd’hui mais sous d’autres formes.  Bien des revues ont alimenté ma curiosité et m’ont aidé à analyser les plantes, les cultivars, les bons endroits etc.  Étant avide d’apprendre les meilleures techniques pour les légumes et diverses astuces pour aménager mes plates-bandes c’est ça « mon » jardinage à moi!

Question de facilité, les espèces standards composaient mon jardin en petite quantité (tomates, salades, fèves, betteraves) .  Aussi, qui dit jardin dit compost. En appliquant la technique de la « lasagne » on obtient au bout du compte un terreau dont la qualité dépendra du comment on le nourrit ce bac de compost. Faut s’armer de beaucoup de patience et CA je n’en ai pas à la tonne. Donc je n’en fais plus! 😢

Parlant de légumes, récemment j’ai découvert le « TOPINAMBOUR »   Beurk! me direz-vous ou bien de quessé? C’est vrai que ce n’est pas très attirant comme nom.  J’ai osé essayer.

En fin de journée lorsque je quitte le travail, à tout coup j’appelle mon chéri pour l’avertir que je suis en route.  Ça lui donne une demi-heure et peut être que l’envie lui prendra de faire le souper, qui sait!:

Par un mercredi soir, sans prévenir, mon chéri décida de préparer le souper. Un souper de semaine, pas de romance là-dedans mais c’est tout comme…   La veille il m’avait mentionné qu’un de ses collègues avait laissé beaucoup de topinambours dans le frigo du bureau.  Je n’ai pas trop réagi et je me suis dit:  Ah bon ! bof!  tout simplement sans plus de réaction et à mille lieux de penser que j’en mangerais le lendemain. Vous savez, quand vous n’avez pas de repas à faire, on prend ce qu’il y a sur la table et surtout on apprécie de ne pas l’avoir à faire.

A mon arrivée du travail, je meurs de faim.  Ça sent la friture.  Je ne devinais pas ce qu’il avait préparé.  Il voulait me faire une surprise. C’en fut toute une. Un souper « presque parfait ».

Quand j’ai su ce que l’on mangeait !!!!! Des topinambours…Euh… wouache, vais-je oser? vous savez, suis assez dédaigneuse. Je n’ai jamais vu de mes yeux vu  ledit topinambour avant qu’il ne se retrouve dans mon assiette.  Mon chéri avait pris le temps de fouiller sur le web, les avait préparés et fait cuire au four.  Bien rôtis!

Plan de topinambour

Plan de topinambour

A vrai dire, le topinambour c’est un légume tubercule qui goûte l’artichaut à ce que l’on peut lire.  Je dirais plutôt que ça goûte le navet sucré.  Je ne peux pas dire que j’étais emballée au début et je n’ai pas fait d’étonnite aiguë  dans le genre  » wow, rewow et encore wow » un nouveau légume au menu.  Nope.

C’est comme les sushis.  Tout le monde éprouve du plaisir à les déguster. Pas moi.  J’ai essayé pourtant. Le riz collant, le goût de fond de mer, fond de chaloupe… beurk! Je n’aime pas.

Étrangement, le topinambour a passé le test

Et vous ?

Votre jardin ? quoi de nouveau essayerez-vous?   Sur le bord d’une fenêtre, ou sur un balcon, ou dans des bacs de récupération? Des nouvelles plantes, et pourquoi pas des topinambours ? 😜 (note de l’auteur, dans un pot pour ne pas que ça se répande partout. Ça pousse comme de la mauvaise herbe!, plante très envahissante)

Quoiqu’il en soit, un projet de potager ou de fleurs, peu importe sa grandeur et ses variétés est à la portée de tous, simple à faire et combien plaisant il en résulte. Mon chéri vous dirait, car c’est lui qui s’occupe de plus en plus des jardins de vivaces, qu’un été sans fleurs, c’est moche. Il a besoin de couleur et d’odeur.

Pour les légumes on ne se complique pas la vie! Un maraicher pas trop loin nous offre plein de variétés et de fraicheur.  Manger des produits locaux et de saison est un bon geste, non ! Simple et efficace.

Profitez de votre été pour faire le plein de saveurs, de fraicheur de légumes et de fruits et les bienfaits qu’apportent cette nature.

Bon été!

Mon jardin en quelques photos:

Lupin

 

 

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