Chroniques

Magie de Noël qui m’anime

Que dire? Je fouille dans mes souvenirs. Je me dis ben voyons! C’est si lointain mes souvenirs de jeunesse de Noël que j’ai de la difficulté à me rappeler. Mon chum de me dire : « Raconte ce qui te vient à l’idée? » Tout à coup pop pop pop  plein d’anecdotes cocasses qu’il me fait plaisir de vous partager.

Accompagnée d’une bonne tisane de fleur d’hibiscus pour débuter et hop! Ça me revient.

Entre autres, je revois mon père qui rageait, presque qu’à chaque année, en installant les lumières de Noël extérieures.  Il se faisait geler les doigts et ne se gênait pas pour le dire. Je revois ses mitaines toutes gelées. On en avait de la neige et du froid. Je me rappelle qu’une année il avait décidé d’arroser le sapin situé dans la cour avant pour qu’il soit tout couvert de glace. Il en a mis du temps pour qu’il soit beau pour Noël.

LE SAPIN

Quant à ma mère, les décorations y’en avaient beaucoup à l’intérieur de notre grande maison de campagne; surtout des suspendues.  Des banderoles au plafond qui partaient des 4 coins de la cuisine pour se croiser dans le milieu.  Un beau X que ça faisait avec une grosse cloche suspendue en nid d’abeille qui était dans le milieu.   Par sa joie de vivre, elle savait nous faire profiter de l’émotion de Noël.

Notre sapin était naturel la plupart du temps. Je ne sais pas si mon père prenait un soin bien particulier pour choisir « le » sapin. Je me souviens de quelques fois où il était bien éclairci ce sapin.  On faisait avec et il était attaché dans le coin de la pièce du salon pour ne pas qu’il tombe.  J’imagine qu’il allait le couper sur sa terre à bois. Y’avait les banderoles et les boules toutes givrées que ma sœur possède encore. Quelle richesse! Elle a aussi la crèche de notre enfance et ses personnages: Marie, Joseph, l’âne, le bœuf, les bergers et leurs moutons, les Rois mages et le petit Jésus que ma mère prenait bien soin de couvrir avec de la ouate ou un papier mouchoir. On ne pouvait pas y toucher ni le déballer avant notre retour de la messe de Minuit. C’était notre tradition.  Étions-nous heureux? Bien sûr que oui!  C’était un autre temps qu’aujourd’hui.

Ma grand-mère paternelle, qui était notre super voisine, était présente à tous les réveillons, cette Mamie Fernande, toujours souriante. Le soir du réveillon, la commande était claire. Mon père de nous dire : « Allez-vous coucher, on vous réveillera pour la messe de minuit. » Il ne fallait surtout pas riposter. Je crois que mes parents espéraient avoir un peu de répit.  Quatre enfants survoltés, ça devait taper un brin sur les nerfs!  Pas certaine qu’on dormait tous à tout coup.  Ma chambre se trouvait au 2e étage, juste au-dessus de la cuisine, avec un grillage de plancher en métal pour permettre à la chaleur de monter au 2e étage et… pour laisser passer les conversations du bas; tout était propice pour me permettre  d’espionner, les oreilles bien collées par terre  sur le grillage, les conversations des parents.   Peut-être que des brides saisies pourraient m’informer sur la suite des choses de la soirée ou bien découvrir « mon » cadeau. J’ai toujours été curieuse de nature et je le suis encore.  Il m’est même déjà arrivé que ma sœur et moi avions déballé des cadeaux avant le temps en prenant bien soin de ne pas déchirer le papier et porter attention que notre mère ne devine pas qu’on avait « écorniflé » comme on disait. Bonnes comédiennes que nous étions, on excellait dans la comédie surprise par la suite.  Sauf que ma mère nous avait trouvé un peu trop enthousiastes. Qui n’a pas déjà fait ça ?

LA « GRAND MESSE »

La fête de Noël, c’était une fête religieuse.  Qui dit Noël, dit messe de Minuit.  Minuit moins vingt, nous quittions pour la « grand » messe de Minuit.  Les chansons, les prières en latin, l’église bondée m’ont toujours fasciné. C’est sûr que c’était l’endroit des « m’as-tu-vue ! »  Y’en a tout le temps de toute façon.  Le maître chante et la chorale des grandes occasions chantait plusieurs chants de Noël de la liturgie, dont les plus grands hits: «Il est né le divin enfant», «Minuit chrétien». Frissons garantis ! Mais c’était long cette messe.  Difficile de rester éveillé. Au retour de la messe, on se garrochait pour être le premier à découvrir le « Petit Jésus » de son Kleenex.  Ce petit Jésus emmailloté et couché dans une mangeoire rigide habillé avec une guenille, pas de mitaine, pas de tuque et même pas de doudou mousseline pour se réconforter. Seuls le bœuf et l’âne ont la responsabilité de le réchauffer.  Il n’a pas l’air d’un bébé fragile.  Non, mais ! Aujourd’hui présenter un roi habillé de cette façon ça ne passerait pas. Difficilement compatible avec l’image traditionnelle. Mais que voulez-vous? C’est la coutume, car c’est le plus beau cadeau de Noël ! (pour les croyants naturellement 😇)

Ma mère nous préparait un réveillon bien riche genre soupe, viandes, patates pilées, pâtés et dessert (tarte aux œufs, un incontournable) la meilleure à vie. Bouffe de campagne, rien de compliqué, rien de sophistiqué quoi, mais c’était bon et ça sentait bon aussi! Comme elle seule savait le faire. Vers 2h du matin, c’était les cadeaux.  Y’en avait pas des tonnes.  Ce n’était pas encore l’époque de la surconsommation, nous n’étions pas saturés de cadeaux. Oh que non!

Je me souviens d’avoir eu des poupées carton que l’on découpait et habillaient. Léo et Léa qu’elles s’appelaient. Un peu plus vieux, c’était des jeux de société genre les Mille bornes, Monopoly, Sprirograph ou de mécano. Ça ne coûtait presque rien et on jouait des heures avec ça.  L’important était de rire, de vivre quoi! On veillait tard. Mamie Fernande jouait quelques morceaux de piano, mon père chantait. On avait beau se coucher vers 4h du matin; on était toujours tôt à se lever.  Mon père qui devait faire la traite des vaches se levait tôt, donc à son retour, il y avait du bruit.

Ma mère a toujours été ratoureuse et aimait jouer des tours.  Une année j’avais eu des patates dans une boîte comme cadeau.

Je ne me rappelle pas du moment où j’ai su que le Père Noël c’était les parents, la magie étant tellement présente dans la maisonnée, je me risque de vous dire que j’y crois encore. Je dirais plutôt que c’est la magie de Noël qui m’anime.  Je décore toujours et je suis en AMOUR avec Noël.

ENTRE NOËL ET LE JOUR DE L’AN

Même si je déteste dire ça, « mais dans mon temps », les veillées en famille se passaient en jouant aux cartes, au Scrabble, au Monopoly et nous amenait au Jour de l’An. Papa ne jouait pas d’instrument de musique, mais chantait. Un air qui me trotte souvent : «  madame, madame a un beau chapeau, madame a un beau chapeau; un beau chapeau, (bis)…. »

C’est au Jour de l’An que l’on voyait nos oncles et nos tantes, nos cousins et nos cousines côté paternel.  Mes oncles et mes tantes étaient soit musiciens, soit chanteurs ou les deux.  Y’en avait toujours un ou une qui s’occupait de l’animation de la soirée.  Chez mon père ils étaient neuf (9) enfants. Imaginez combien de petits-enfants nous étions. Des familles de quatre ou cinq. Trop nombreux pour une maison. Donc la salle « Bois-Joli » des sœurs Lemaire, aux abords de Drummondville, était le lieu de rencontre.  Plusieurs années à la même place. Fallait apprendre une p’tite chanson ou comptine, sauver l’honneur de la famille. Je me rappelle de ma mère qui nous faisait pratiqué.  Dieu que j’haïssais ça ! Les « Jeunes Talents Catelli» que ça s’appelait. Ça faisait référence à une émission du dimanche soir, ancêtre de « La voix » et destinée pour les jeunes talents. Cette émission était naturellement commanditée par « Catelli ». On jase là, ça tourne autour  des années 65.

Une anecdote marquante de ces belles soirées familiales, j’avais autour de 7 ans,  mes cousins et mes cousines du même âge que moi, avions entrepris une bataille de coussins dans une petite salle adjacente à la salle de réception. Du fun on en a eu!  Laissez sans surveillance, faut dire qu’à 7 ans, on en a plus besoin, on est plus des bébés; le sapin et  les décorations de Noël n’ont pas su résister à notre attaque et à notre bataille  de coussins qui s’en est suivi. Toutes les décos démolies de la salle de réception, le sapin par terre.  La proprio enragée noire alla voir mon père.  On n’a pas pu cacher notre méfait très longtemps. Il a fallu s’excuser auprès de la proprio et mon père a payé les dommages.  On n’en a entendu parler longtemps.

LES FÊTES

Bientôt, nous allons fêter Noël.  Les parades du Père Noël ont eu lieu dans plusieurs endroits. Depuis un bon moment, les magasins, les places publiques, les maisons sont décorés, ça scintille de partout.

Et la course commence. La course aux cadeaux, la course des préparatifs, la course des décorations… Bref on court tout le temps.

Toujours est-il que Noël m’amène à cette réflexion : « Le plus beau présent est celui d’être réunis, de célébrer de beaux moments ensemble, de s’aimer et de se s’amuser »

En tout cas c’est ce que je vais faire avec mon chum (sans lui ça ne serait pas pareil) mes enfants et petits-enfants ! Dire que les 9e et 10e sont en route.  Et surtout m’amuser; battre haut la main mon frère et cher beau-frère au jeu de toc ! haha!

Je vous souhaite un merveilleux temps des fêtes.

Histoire de Noël

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2 Commentaires

  • Répondre
    Alain Paradis
    15 décembre 2018 a 22 h 42 min

    En lisant ton texte je me suis rappelé plein de souvenir de mes Noël d’enfance. J’ai réalisé, encore une fois, que nous sommes nés à la même époque! La cloche crêpée… m’a beaucoup plus! Bravo ma brune. Tu t’es encore une fois surpassée par ton sens du conte et de la photo, bien sûr!

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